Éditeur : Actes Sud (05/01/2022) – 208 pages
Un voyage spirituel comme un baume apaisant et réparateur.
Simon, psychanalyste très à l’écoute de ses patients, n’est pas très à l’aise avec sa propre histoire. Un bol bleu brisé ouvre une brèche dans son quotidien et la possibilité de partir en quête de sa propre liberté. Un lent et patient périple intérieur et un vrai départ – lui si casanier- pour le lointain Japon et ses rituels ancestraux. Dans les îles de Yaeyama, hébergé par un vieux couple protecteur, simple et chaleureux, Simon troque son travail sur les mots pour les silences qui disent les amours perdues et les amitiés blessées. Madame Itô est collectionneuse de magnifiques tissus bingata anciens. Son discret mari pratique l’art du kintsugi, il répare les poteries brisées en recouvrant de poudre d’or les jointures mettant en évidence les imperfections maintenant sublimées.
Jeanne Benameur nous offre un lumineux roman, délicat et poétique, envoûtant. Elle nous entraîne d’une plume douce et sensuelle dans un monde intemporel et minimaliste propice au recueillement. Là, nos blessures intimes, nos failles seront non seulement réparées mais aussi magnifiées. Si l’écriture est légère, le texte est profond, correspondances et polysémies nous guident sur la pointe des pieds vers l’allégorie du périple de Simon et la symbolique de l’eau omniprésente.
Un beau titre évocateur. Une lecture précieuse à savourer. Une pause. Une grande inspiration. Une invitation à arrêter le temps, toucher, sentir, regarder, écouter.
Et l’envie retrouvée d’alimenter mon blog, trop longtemps délaissé, pour partager mon plaisir de lecture.